L’écoute, un pilier de la mission à la maison Saint Jean

À l’occasion d’une soirée de communauté d’apprentissage organisée par e’M pour ses missionnaires, Aurélie a témoigné de la manière dont sa mission s’enracine dans une posture d’écoute profonde — de Dieu, de soi, et des autres.

Aurélie travaille à temps partiel au sein de la maison Saint Jean, un habitat partagé intergénérationnel au cœur du sanctuaire Notre-Dame de Buglose. Trois jours par semaine — lundi, mardi et jeudi — elle accompagne la vingtaine d’habitants dont le parcours est parfois cabossé, en lien étroit avec Amandine, Julien et leurs enfants, une famille missionnaire e’M envoyée pour trois ans depuis l’été 2024.

Écouter la Parole de Dieu, source de vie

« Écoute Israël, voici pour toi le premier commandement… Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que cela. » (Marc 12, 29-31)

Chaque matin à la maison Saint Jean, Aurélie commence sa journée par un temps de lecture de l’Évangile avec l’une des habitantes — parfois rejointe par d’autres. Ensemble, elles partagent la Parole du jour. Ce moment simple devient un lieu de rencontre spirituelle, mais aussi humaine.

« C’est une nourriture personnelle, mais aussi un temps d’écoute mutuelle », témoigne-t-elle.

S’écouter soi-même pour mieux se donner

Pour Aurélie, la mission ne peut se vivre sans cette attention à elle-même. L’écoute authentique demande du temps, de l’énergie, de la patience, de la douceur.

Elle apprend à reconnaître ses limites : « Je sens que je suis en capacité d’écouter les autres si je prends soin de moi. Et quand je ne peux pas, je préfère différer l’échange plutôt que de le bâcler. »

Elle insiste sur l’importance de se rendre pleinement disponible à l’autre, sans être parasitée par ses propres pensées ou préoccupations.

Être une présence à l’écoute de l’autre

À la maison Saint Jean, les habitants ont souvent besoin de parler, de rompre la solitude, de partager une peine ou une joie.

« Je ne saurais pas quantifier le temps que je passe à écouter… mais j’en fais une priorité. »
Avec le temps, des liens de confiance se sont tissés. Aurélie se souvient de sa première année, consacrée à découvrir la vingtaine d’habitants aux parcours parfois cabossés, souvent autour d’un café.
« Ça a été frustrant parfois, car j’avais envie d’agir… mais j’ai compris qu’il fallait d’abord connaître pour bien accompagner. »

Cette écoute se veut constructive. Aurélie veille à poser un cadre sain, même lorsque des tensions émergent.

Quand l’écoute devient prière

Un moment fort a marqué son chemin de mission :

« Il y a un an, je sentais des tensions dans la maison… Des amis m’ont parlé de la prière de Jéricho. Je ne connaissais pas, mais j’ai senti qu’il fallait que je le fasse. »

Elle a choisi de prier seule, discrètement, un chapelet chaque jour pendant sept jours autour de la maison.
« Peu après, des départs et des arrivées ont eu lieu parmi les résidents de la maison. Ce fut un tournant. Cela a assaini les relations et permis à d’autres de prendre leur place. »
Aujourd’hui, Aurélie relit cet événement comme une réponse inattendue du Seigneur à sa prière silencieuse.

 

Le témoignage d’Aurélie révèle combien l’écoute peut devenir un chemin de mission à part entière. Écoute de Dieu, écoute de soi, écoute de l’autre : un triptyque humble et puissant, capable de transformer une maison en lieu de croissance et de paix.