Envoyés par l’Église : “passer le cap de la Bonne Espérance”

Début août 2025, la deuxième promotion de missionnaires e’M s’est rassemblée à Paray-le-Monial, pour vivre un moment fondateur de leur engagement : l’envoi officiel en mission lors de la messe du 6 août. Quatorze laïcs, célibataires ou en couple, certains avec enfants, ont quitté leurs maisons et leurs habitudes pour se mettre au service de l’Église. A travers cette messe, c’est l’Église qui les envoie dans toute la France pour trois années de mission. Retrouvez plus de détails sur la semaine de formation des missionnaires ici.

La mission comme acte d’espérance

Lors de la messe d’envoi à Paray-le-Monial, Mgr Xavier Malle, évêque de Gap et d’Embrun, a rappelé aux missionnaires que leur mission est d’abord un acte d’espérance. Dans un monde souvent marqué par les crises sociales, politiques et spirituelles, où l’homme peut parfois perdre confiance en l’avenir, les missionnaires deviennent des témoins d’espérance.

Le 6 août est la date de la Transfiguration. Ainsi, expliquait-il, elle est la preuve que même face à la croix et à la souffrance, le Christ a déjà remporté la victoire. Cette victoire n’est pas pour Lui : elle est partagée avec tous, et elle a besoin de témoins pour se répandre. Le rôle des missionnaires est alors de rendre visible l’espérance chrétienne par leur présence, leur foi, leur joie.

Chaque missionnaire a ainsi été invité à devenir un pèlerin de l’espérance, convaincu que la mission sera parfois exigeante, mais qu’elle est essentielle pour l’Église et pour le monde.

Retrouvez ici l’homélie complète de la messe d’envoi en mission de la deuxième promotion de missionnaires e’M de Mgr Malle le 6 août 2026 à Paray-le-Monial

Pour eux-mêmes, pour l'Église, pour le monde

Mgr Malle a rappelé que l’expérience missionnaire transforme à plusieurs niveaux :

Nous-même : La mission est un chemin de transformation personnelle. En quittant leurs sécurités, les missionnaires apprennent à se laisser façonner par le Christ, à grandir dans la foi, dans la fraternité et dans le service. Prendre conscience que la mission n’est pas d’abord un effort humain, mais apprendre à laisser agir le Christ à travers nous.

L’Église : Les missionnaires sont envoyés par l’Église, à travers les diocèses des différents lieux de mission et leurs évêques locaux. À leur arrivée, chaque missionnaire reçoit une lettre de mission signée par l’évêque, officialisant leur rôle pour les trois années à venir et précisant les objectifs confiés. Ce geste rappelle que la mission est d’abord ecclésiale : les missionnaires sont appelés à travailler en communion avec les prêtres, les consacrés et autres laïcs sur place, afin de servir ensemble le Christ et son Église.

Le monde : les missionnaires sont appelés à témoigner que l’espérance existe encore, même dans les contextes les plus fragiles. Leur présence est un signe de lumière, un geste d’amour concret. Chaque missionnaire est envoyé au service des Hommes, là où les besoins se font sentir : dynamiser un patronage, accueillir des pèlerins dans un sanctuaire, vivre la fraternité dans un quartier périphérique ou encourager une communauté chrétienne à se mettre “en sortie”. Les missionnaires deviennent ainsi des instruments de l’espérance, offrant aux Hommes un témoignage concret de l’amour de Dieu.

Plusieurs signes de l'engagement missionnaire

L’envoi en mission s’est incarné dans des gestes et des symboles forts qui marquent le début officiel de la mission. Ces signes rappellent que la mission n’est pas une aventure personnelle, mais une réponse à un appel de l’Église. Retrouvez ici la vidéo complète de la messe d’envoi en mission de la deuxième promo de missionnaires e’M le 6 août à Paray-le-Monial

  • La croix de mission : Elle est remise par l’évêque à chaque missionnaire, c’est le signe visible de leur engagement. La porter chaque jour rappelle que la mission est confiée par l’Église, qu’elle se nourrit de la prière et de la fidélité. Elle appelle à témoigner de l’amour du Christ.
  • L’offertoire : Lors de la messe d’envoi, les missionnaires ont porté le pain et le vin à l’autel, signe de l’offrande de leurs trois années de service au Seigneur. Par ce geste, ils renouvellent leur vocation baptismale appostilique et s’associent à la mission universelle de l’Église.
  • La lettre de mission : A leur arrivée dans leur diocèse d’affectation, les missionnaires reçoivent une lettre signée par leur évêque. Ce document officiel précise leur mission pour les trois années à venir et manifeste que c’est l’Église elle-même qui envoie et confie cette responsabilité.
  • Le nouveau lieu de vie : en quittant leur maison pour s’installer dans leur lieux de mission, souvent dans un prieuré ou un ancien presbytère, les missionnaires s’enracinent dans un lieu souvent bien connu des paroissiens et habitants. Les missionnaires sont alors identifiés et leur présence incarne celle de l’Eglise dans les lieux de mission.

 

Après la messe, les proches des missionnaires ont partagé un déjeuner festif. Ce temps fraternel a permis aux familles et amis de mieux comprendre la réalité de l’engagement missionnaire et de les entourer dans ce moment fort. Pour les missionnaires, c’était aussi l’occasion de vivre un moment simple et joyeux avant de partir sur les routes de leur nouvelle mission.

Une double messe d’envoi : universelle et locale

La première, à Paray-le-Monial début août, manifeste la dimension universelle de leur appel à servir une réalité ecclésiale en France. Ensemble, ils ont été envoyés comme un seul corps missionnaire. Ils représentent l’Église en France qui se tourne vers les périphéries, vers les personnes fragiles ou qui ne connaissent pas le Christ.

La seconde se vit dans chaque diocèse, à leur arrivée sur leur lieu de mission. Chaque missionnaire participe alors à une messe locale d’envoi, présidée par l’évêque ou le curé de leur paroisse et en présence de la communauté chrétienne qui va les accueillir. Cette célébration est fondamentale : elle manifeste que le missionnaire n’arrive pas seul mais est porté par la prière et la fraternité de sa nouvelle communauté. Elle montre aussi que la mission s’inscrit dans une vie d’Église concrète, au service de ses frères.

En route !

L’envoi vécu à Paray-le-Monial associé à l’envoi local dans chaque diocèse, rappelle avec force que la mission n’est jamais une initiative privée. Elle est un appel reçu, un envoi officiel de l’Église. On ne s’envoie pas soi-même… La croix de mission, la lettre de l’évêque et le nouveau lieu d’habitation sont autant de signes concrets que cette mission s’inscrit dans la communion et la coresponsabilité ecclésiale.

Désormais, les quatorze missionnaires de la deuxième promotion prennent la route vers leurs diocèses respectifs. Portés par la prière de toute l’Église et animés d’une espérance vive, ils s’apprêtent à servir les personnes qu’ils rencontreront au quotidien : familles, jeunes, personnes fragiles ou éloignées de la foi.

À travers leur présence et leurs engagements concrets, ils deviennent des témoins de la victoire du Christ et de son amour offert à tous. Envoyés par l’Église, ils rappellent à chacun que la lumière du Christ ne s’éteint jamais et qu’elle continue de se répandre là où des témoins osent répondre à l’appel.