Après une mission de deux ans en Afrique du Sud avec Fidesco entre 2021 et 2023, Clotilde et François avaient le désir de prolonger leur vie familiale dans cet élan missionnaire. Ils recherchaient une mission au service des autres et de l’Eglise, en campagne, proche de leur famille.
En septembre 2023, les voilà donc repartis en mission… en France cette fois, au Prieuré d’Ardevon, base arrière du sanctuaire du Mont-Saint-Michel. En septembre 2025, ils sont rejoints par Estelle, missionnaire e’M originaire de Bretagne. Par ailleurs, Don Valentin, prêtre de la Communauté Saint-Martin œuvrant sur ce territoire, a accepté de former avec eux une “communauté d’accueil missionnaire”. Ensemble, ils font en sorte de transformer en véritables pèlerins les visiteurs du sanctuaire faisant halte au Prieuré !
Le couple avait déjà partagé un premier témoignage sur RCF après leurs premiers mois de mission. En cette rentrée 2025, une nouvelle étape s’ouvre pour eux, avec l’arrivée d’Estelle. L’équipe missionnaire ainsi renforcée a pris le temps d’expliquer la mission qui leur est confiée pour les trois prochaines années au micro de RCF :
« La mission en Afrique du Sud nous a permis d’approfondir notre sacrement de mariage, ça nous a forcé à communiquer, à nous pardonner, ça nous a aidé à voir les qualités de l’autre dans un autre contexte », témoigne Clotilde.
Grâce à la mission de 2 ans en Afrique du Sud, le couple a appris à travailler ensemble et a pris goût à la mission.
Clotilde et François se sont tous les deux posés la question de la vocation et vivre avec les Salésiens leur a permis de comprendre que chaque vocation est appelée à se donner. La famille reste une école du don où le couple se donne et donne aux enfants, en l’occurrence à la petite Héloïse (4 ans).
Après cette mission, ils ont choisi de se lancer dans une nouvelle mission en France.
Pour eux c’était une évidence car finalement ce sont “les petits oui qui préparent les grands oui” comme en témoigne Clotilde. Ce désir missionnaire se construit depuis plusieurs années et chaque nouveau pas entraîne une plus grande radicalité. C’était une évidence car c’était une continuité. François ajoute : “A chaque fois, c’est un pas qui nous rapproche dans la confiance que le Seigneur veille sur nous.”
Ils n’avaient pas besoin d’un cadre sécurisant car ils n’ont pas un caractère anxieux et à chaque pas fait dans la mission, le Seigneur leur envoie de nombreuses grâces.
La phrase “qui donne, reçoit” prend tout son sens.
Ils sont en mission depuis septembre 2023 au prieuré du Mont-Saint-Michel.
Ils doivent s’occuper de la gestion du prieuré d’Ardevon, ce qui englobe toute une dimension très matérielle et concrète :
Au-delà de ces tâches concrètes, cette mission les oblige à avoir un cœur ouvert et disponible aux personnes qui viennent.
« Il faut avoir le cœur ouvert à toutes les personnes que le Seigneur nous envoie. Parfois, on fait une visite historique des lieux, parfois, on prie ensemble à l’oratoire, parfois, on prend l’apéro. », révèle François.
La diversité des personnes est une grande richesse : cela peut être aussi bien des groupes constitués depuis longtemps ou bien des groupes de dernière minute, des jeunes comme des plus âgés, des croyants comme des non-croyants… Cette mission laisse place à la rencontre de l’autre dans toutes ses dimensions et ce couple incarne le témoignage du Christ au monde.
Le prieuré d’Ardevon fait face au Mont-Saint-Michel, de l’autre côté de la baie. Il a toujours eu vocation à accueillir les pèlerins. Ce prieuré est une extension construite au même moment que l’abbaye. Sa première vocation était agricole, puis administrative pour la seigneurie et enfin son ultime vocation est celle de l’accueil.
La fondation du Mont-Saint-Michel a été créée pour racheter ce prieuré appartenant à partir du XXè siècle à la région Basse-Normandie, afin de lui rendre sa vocation chrétienne et sa vocation d’accueil.
Les pèlerins comme les touristes recherchent un lieu d’histoire et de paix, ils viennent se reposer à l’écart au prieuré.
Le prieuré reste un lieu d’accueil et la présence de missionnaires est précieuse : ils ont en effet à cœur d’incarner sa vocation à faire rayonner le Christ auprès de tous les visiteurs, dans un esprit de disponibilité et d’amour inconditionnel.
“On est ici avec nos faiblesses et nos limites, mais c’est ça qui fait la richesse des relations humaines.” Après déjà deux ans passés sur place, Clotilde a de belles histoires à raconter. Elle nous raconte par exemple comment elle a été touchée par une pèlerine qui finissait son pèlerinage des cathédrales au Mont-Saint-Michel. C’était l’aboutissement de son pèlerinage mais le Seigneur a surtout mis sur son chemin final le couple qui l’a accueilli à bras ouverts.
Dans cette mission, Clotilde et François travaillent en collaboration avec des personnes de différents états de vie : les bénévoles, les frères et les sœurs des Fraternités Monastiques de Jérusalem, mais aussi les prêtres de la communauté Saint-Martin. Ensemble, ils prient une fois par semaine aux intentions des pèlerins dans l’archiconfrérie du Mont-Saint-Michel.
Ils ont aussi de beaux liens avec leurs voisins de la commune de Pontorson, avec qui ils montent parfois des projets conjoints.
L’activité du Prieuré s’étant développée (8 000 personnes accueillies l’an dernier), il fallait élargir l’équipe pour tenir sur la durée. Mais plutôt que de recruter « sur CV », le choix a été fait de faire appel à un missionnaire, discerné et envoyé dans le cadre de la démarche e’M.
C’est ainsi qu’Estelle, une cinquantaine d’années, divorcée et maman de quatre grands enfants, a rejoint le couple en septembre 2025.
« Cela faisait quelques années que je réfléchissais à changer de vie », confie Estelle. « Mes enfants ayant quitté la maison, c’était le moment de me donner à une mission. Je cherchais aussi ma place dans l’Église, et la proposition e’M est arrivée comme une réponse. »
Alors que le rayonnement du Prieuré ne cesse de croître et que les logements affichent de plus en plus complet, c’est désormais ensemble qu’ils ont à cœur de permettre aux grâces du Sanctuaire du Mont-St-Michel de se déployer. L’objectif : permettre à chaque pèlerin de vivre une rencontre avec le Christ, grâce à la figure de l’Archange saint Michel.
C’est dans cette perspective qu’ils ont été (ré-)envoyés ensemble en mission, lors de la messe d’envoi de la promo #2 des missionnaires e’M, le mercredi 6 août 2025 à Paray-le-Monial.
« Pour nous, c’est une vraie grâce d’être envoyés par l’Église et soutenus par elle », souligne Clotilde. « Nous avons aimé cette liberté des débuts, mais nous sentions qu’un cadre nous aiderait à durer et à grandir. »
Le plus beau témoignage pour ces missionnaires reste en effet la figure d’humilité de Saint Michel, qui incarne la tension entre le bien et le mal mais qui dit “oui” au bien et à Dieu. Ce même “oui” de la Vierge Marie et des missionnaires…
Car oui, c’est bien l’Esprit-Saint qui les conduit au pied du Mont, sur les pas de Saint Michel, ils continuent de partager l’Evangile accompagné du verset du mariage de Clotilde et François :
“Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite par l’Esprit !“ Ga 5, 25
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